Laurence Cipriani est créatrice d’espaces intérieurs. Son entreprise LC Décoration située à Coulommiers (77) propose un ensemble de prestations sur-mesure qui s’adaptent aux besoins et aux budgets de ses clients. Elle prend le temps de découvrir leur personnalité et leur vie quotidienne pour leur proposer la décoration intérieure qui leur ressemble. Elle intervient aussi bien pour des clients privés, professionnels ou pour le secteur public.
CoFaber : Quelles sont les prestations que vous proposez ?
Laurence Cipriani : Je propose un ensemble de services à la carte dans le domaine de la décoration. Cela va du conseil en harmonie des couleurs et des matériaux, en passant par de l’accompagnement en shopping déco, … jusqu’au chantier complet de travaux, avec conception et réalisation.
Selon le budget et les besoins, les personnes choisissent la prestation qui leur convient. Je fais toujours en sorte de bien cadrer les missions, afin que la prestation fournie soit bien définie et comprise par le client.
C : Pouvez-vous nous détailler en quoi consiste la prestation « Visite Conseil » qu’on voit sur votre site web ?
LC : La prestation « Visite Conseil » commence par un long échange par téléphone, généralement suivi par des échanges par e-mail de photos et d’idées déco.
Je me rends ensuite sur place chez le client pour une visite qui dure généralement entre deux et trois heures. C’est l’occasion de parcourir ensemble des catalogues, de comparer des échantillons de couleurs et de matériaux. L’intérêt par rapport aux visuels numériques, c’est de pouvoir toucher les matières et les matériaux, de pouvoir visualiser les couleurs sous différentes lumières dans l’environnement du client. Il y a en effet souvent un décalage entre ce qui peut être vu sur un écran et le rendu réel.
Décoration de la mairie de Coulommiers (77) par LC Décoration
Une fois de retour chez moi, je fournis un document complet qui peut faire plusieurs dizaines de pages comprenant l’ensemble des propositions, des planches de styles et un récapitulatif avec tout ce qui a été vu et décidé.
Je m’adapte aux besoins, aux goûts, mais aussi aux contraintes et je fais bénéficier mes clients de distributeurs et de marques dont ils n’auraient pas eu connaissance autrement. Je précise que je ne suis attachée à aucune marque ni à aucun distributeur. Contrairement à un vendeur dans un magasin, j’ai la connaissance de l’habitat du client et ne suis pas limitée aux produits du magasin. Je recherche ce qui convient vraiment aux gens !
Cette prestation permet de bénéficier du conseil et de l’expérience de plusieurs années d’une professionnelle de la décoration pour un budget raisonnable. Compter en moyenne 400 €.
Réalisation de la déco du salon-séjour pour un client particulier
C : Et la « Visite Découverte » alors, en quoi cela consiste et quelles sont les différences avec la « Visite Conseil » ?
LC : La « Visite Découverte », c’est pour connaître le client. Comment il vit ? quels sont ses rêves ? ses attentes ? C’est l’occasion de prendre aussi en compte ses contraintes financières et celles de son habitat.
Je vais vous donner un exemple : j’ai en ce moment une demande pour refaire totalement le rez-de-chaussée d’un client. Cela a commencé par une visite découverte de deux heures suivie d’une étude de projet qui prend en compte le nombre de mètres carrés ainsi que la « technicité » des pièces. Une salle de bain ou une cuisine va nécessiter plus d’étude qu’une simple chambre.
"Les pièces comme la cuisine ou la salle de bain demandent beaucoup plus de technicité."
En moyenne, l’étude de projet prend un mois. Je propose une conception avec des explicatifs, des visuels 3D, des photos d’ambiance et la sélection de produits et objets à mettre en place. Tout est chiffré. En rénovation, on peut aussi faire étape par étape s’il y a des contraintes de budget. Dans cet exemple, j’ai dû proposer beaucoup d’objets pour bien aménager ce grand rez-de-chaussée. Au final, le client sait très exactement ce qui va être commandé.
A la suite de cette phase « Étude de projet », il y a ensuite une validation qui se fait avant le début des travaux.
C : Et en cas de non-validation ?
LC : Ce cas est plutôt rare. Je suis une personne rigoureuse et précise et avec moi les clients comprennent vite ce qu’il y a à faire. Dans la très grande majorité des cas, le client commande toutes les étapes allant de la visite découverte jusqu’à la réalisation des travaux en passant par l’étude de projet.
Il est arrivé parfois qu’un client hésite, ne soit pas vraiment décidé. Il y a aussi l’influence des gens qui l’entourent et qui peuvent lui mettre d’autres idées dans la tête… Dans ce cas, on peut tout à fait s’arrêter à l’étude de projet, sans poursuivre par la réalisation des travaux.
Il est aussi tout à fait possible qu’une personne veuille juste que je lui propose des idées, et qu’elle fasse ses travaux elle-même. Un cas intéressant : une dame souhaitait changer l’ambiance de son salon - salle à manger pour avoir quelque chose qui lui ressemble. Après visite, j’ai vu avec elle que le « point bloquant » était au niveau de l’entrée jouxtant le salon. J’ai dessiné un meuble sur mesure que j’ai fait réaliser par un menuisier. Une fois le meuble mis en place, la dame était ravie ! Mais elle n’avait pas perçu par elle-même ce point principal pour améliorer sa déco.
Conception d'un meuble sur-mesure puis réalisation par un menuisier partenaire de LC Décoration
C : Quel est votre rôle entre le client et les entreprises de travaux ?
LC : J’ai un rôle de conseil, mais le client reste libre de choisir ses artisans. En neuf années d’expérience, j’ai développé un réseau d’entreprises en qui j’ai confiance. J’explique aux artisans le souhait du client et ce sont eux qui chiffrent la réalisation des travaux directement avec celui-ci. Le client reste donc le maître d’œuvre. Dans le cas d’une rénovation importante, je travaille avec une entreprise TCE (Tous Corps d’État) pour que le client ait un interlocuteur unique, le gérant de l’entreprise.
C : Est-ce que vous intervenez en cours de chantier ?
LC : Oui. J’accompagne le client dans le suivi de chantier et vérifie que tout est conforme par rapport aux documents fournis après l’étude de projet. Je regarde les plinthes, les faïences… le rendu esthétique doit être identique à ce qui a été imaginé au préalable. Je suis bien écoutée par les entreprises car je leur apporte des affaires, ils ont donc tout intérêt à respecter mes consignes.
C : Pour quels types de clients avez-vous travaillé ?
LC : J’avais beaucoup travaillé pour des professionnels, notamment une onglerie, un centre de cryothérapie, un restaurant, des chambres d’hôtes, des gîtes et aussi l’usine Knauf de Saint-Soupplets (77). Depuis environ deux ans, je travaille plus pour des particuliers.
Réalisation de la déco d'un restaurant. "Le but était d'apporter du bien-être, autant pour les clients que pour les serveurs".
C : Vous insistez sur le fait de créer un intérieur à l’image du client, mais n’est-ce pas plus compliqué pour un lieu public ?
LC : Mon travail, je l’imagine beaucoup au travers de l’humain. L’entreprise, c’est aussi un lieu personnel ! C’est toujours une réflexion primordiale et très intéressante. Dans le cas de l’usine Knauf par exemple, le projet a fait l’objet d’une consultation auprès des représentants du personnel, eux-mêmes très à l’écoute de ce chacun disait. Avant, les lieux de vie des employés étaient plutôt vétustes et dégradés. L’entreprise a fait le pari de leur faire confiance en leur offrant du beau. Pari gagné puisque depuis la rénovation, rien n’a été dégradé.
Prenons un autre exemple, celui du restaurant, où le but était d’apporter plus de bien être, autant pour les clients que pour les serveurs. J’ai entre autres proposé de la vaisselle moins lourde et des tables aux coins arrondis.
Entrée et salle de réunion de l'usine Knauf. LC Décoration a revu la décoration entière de ce vaste site de production à Saint-Soupplets (77).
C : Quel est votre meilleur souvenir de travail ? pouvez-vous nous le partager ?
LC : Je suis très fière d’avoir fait en 2014 la décoration intérieure du FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé) pour les malades Alzheimer à Cesson (77). C’est au total 5 000 m2 comprenant 45 chambres, des ateliers de cuisine ou de musique, un espace de balnéothérapie et aussi des bureaux administratifs. Ce centre qui a pour objectif de reculer l’échéance de cette maladie a été inauguré en 2015 par le ministre.
FAM pour les malades Alzheimer : le cahier des charges exigeait des couleurs vives, qui marquent.
Pour des raisons médicales, il fallait des couleurs vives qui marquent les malades Alzheimer. Cela a été pour moi une contrainte à laquelle j’ai dû m’adapter. On m’avait fait visiter d’autres établissements pour que je comprenne bien le concept. Il fallait un mobilier spécifique pour des raisons de sécurité, les personnes hébergées pouvant passer subitement dans un état de colère violente. J’ai respecté cette exigence sans pour autant rogner sur l’esthétique. Je ne voulais pas que ce lieu ressemble à un hôpital, mais plus à une grande maison.
C : Pourquoi avoir choisi ce métier ?
LC : C’est arrivé tout à fait par hasard. J’ai été une joueuse de tennis en équipe de France pendant dix ans puis un gros souci de santé m’a fait arrêter et m’a laissé le temps de réfléchir à la suite. J’ai donc poursuivi en enseignant le tennis puis pris du temps pour fonder une famille.
C’est avec l’acquisition d’une maison comprenant plusieurs lots avec une partie de locaux professionnels pour mon mari ostéopathe que j’ai pu révéler ma passion pour la déco. Mon mari m’avait dit : « Puisque tu aimes la déco, je te donne carte blanche pour travailler sur mon cabinet d’ostéopathie ». J’avais commencé par la salle d’attente, et je voulais quelque chose de vraiment beau, différent des salles d’attentes austères style débarras qu’on voit habituellement. Les patients doivent commencer à se sentir mieux avant même le début de la consultation.
Une fois ce travail terminé, à ma grande surprise, les gens se demandaient « Mais quel est le décorateur qui a fait ce travail ? ». A partir de là, j’ai été sollicitée pour refaire la mairie de Coulommiers (77) directement par le maire de l’époque, Franck Riester, puis le salon beauté d’une amie. C’est elle qui m’avait alors vivement encouragée à en faire mon métier en 2011, et c’est là que c’était parti !
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